• Le poids du mot, le choc de la connotation

    D'un jour à l'autre, Le Quotidien publie deux articles qui suivent la même construction: un titre composé d'un nom propre accolé à un adjectif, puis un paragraphe qui détaille les fautes directes d'Emilie Tessanne et les points perdus par Rafael Nadal. Dans les deux cas, il s'agit du compte-rendu d'une finale. La joueuse et le joueur étaient visiblement dans un jour sans.

    Malheureusement, cette équité et cette parité apparentes volent en éclats lorsqu'on lit les adjectifs choisis. Emilie Tessanne est "fautive" alors que Rafael Nadal est "fébril" (sic, notons au passage l'orthographe teintée d'hispanisme). Toute la culpabilité et le poids de l'erreur sont pour la jeune femme dont la faute n'existe pas. Il s'agit uniquement de balles annoncées "out". Rien de tel pour l'homme qui a eu le courage de défendre ses chances malgré son état littéralement fiévreux, c'est l'adjectif qui le veut. Ou s'il ne l'était pas, seule sa nervosité est mise en avant.

    Chercherait-on à embarquer le lectorat dans une vindicte contre la "fautive"? Ou plutôt à l'apitoyer sur le pauvre sort du valeureux combattant "fébrile"?

    Dans Le Quotidien, le poids des mots n'est pas toujours équitablement évalué.

    Ci-dessous, coupure du 11 mai intitulée "Murray dompte Nadal" et coupure du 10 mai intitulée "Le doublé pour Guiraud". Cliquez pour zoomer.

    Emilie Tessanne vs Rafael Nadal   Emilie Tessanne vs Rafael Nadal


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